Onze

Jeudi, 4° semaine du temps pascal

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 16, 15-20)

En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »

 Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

Magistrale et dernière bénédiction du Christ sur l’avenir, ultime feuille de route pour la mission ! Plus de deux mille ans après cet envoi solennel, on mesure d’ailleurs tout le chemin parcouru. Allez dans le monde entier, proclamez l’évangile à toute la création ! C’est fait, ou presque ! Est-il beaucoup de coins de la terre où l’on ignore encore Jésus ? Pour le reste, en effet, la grâce a été donnée aux croyants d’expulser des démons et de prendre des serpents dans leurs mains, chaque fois que le mal ne les a pas atteints et qu’ils ont pu en triompher. C’est fait, ou presque. Des croyants qui boivent un poison mortel et qui en sont indemnes ? On en trouvera aisément des traductions concrètes si l’on entre dans la valeur symbolique de l’image. Il arrive même que, en faisant jouer encore le symbole, des croyants, en imposant les mains aux malades, les soulagent. Ça marche, ou presque. L’histoire sainte en atteste. Et tant et tant de témoignages au fil des siècles en font le récit. Rien de ce que promet Jésus n’est donc mensonger et cela sera, effectivement. Cela sera, ou presque. Car rien n’est magique. Car cela sera à proportion du nombre impair d’apôtres que reçoivent ici la mission. Pas les douze, mais les onze. La totalité boite, il subsiste un travers… Mystérieusement, l’un manque et l’évangélisation gardera trace de cet impair originel. C’est aussi que le régime du cent pour cent n’est peut-être pas de Dieu, car il nie cette incroyable liberté humaine capable d’entraver le bien. Dieu est dans l’infini, jamais dans la totalité. Tout se passera donc ainsi, ou presque. Onze ne font pas douze. Dieu ne donne jamais de potion magique : dans le réalisme, il donne l’espérance, et la foi.

Commentaires