Aux petits chiens, des miettes !
Jeudi, 5° semaine du Temps Ordinaire (année impaire)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 7, 24-30)
On imagine bien la scène ! On la voit, cette femme touchante, qui n’est pas une fille d’Israël et qui pourtant se tourne vers ce jeune rabbi juif dont elle pressent qu’il peut tout. Sa petite va mal, quelque chose la tourmente, un démon possiblement, ou une pathologie que l’époque n’identifiait pas. Elle devrait s’adresser au bon guichet, là où sa condition de païenne syro-phénicienne lui donnerait plus de chance. Mais elle sent que la miséricorde de ce Dieu-là n'est pas réservée aux seuls membres. Jésus voit bien cela ! Aussi sa réponse est pour le moins étrange. Presque un peu brutale, pas vraiment sympathique. On dira que ce ne sont pas ses mots, et que tout cela est affaire d’argumentaire théologique : l’ouverture de la grâce et du salut au-delà d’Israël, de fait, est en jeu. Priorité à la conversion d’Israël, le peuple de la promesse, auquel il s’adresse en premier. Il n’empêche ! Comment comprendre sa réponse ? Moins comme une vérité en soi : d’un côté les bons petits, les enfants d’Israël, de l’autre les petits chiens ? Une discrimination bien étrangère au cœur du Christ. Plutôt comme une souriante et tendre provocation, propre à faire surgir le meilleur du cœur humble et confiant de cette pauvre femme. Les miettes pour les petits chiens, oui, elle prend ! La foi magnifique des petits chiens, à laquelle cette femme ce jour-là a donné visage et parole, il ne l’oubliera jamais ! Toutes les miettes eucharistiques dont ils ont besoin pour leur salut, il les leur donnera, à tous. Et en abondance.
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