J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres !
Mercredi, 6° semaine du Temps Ordinaire (année impaire)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 8, 22-26)
Ça ressemble à un loupé ! Quelque chose s’était-il enrayé dans le processus de guérison ? Pourquoi Jésus a-t-il dû s’y reprendre à deux fois ? À la première imposition des mains, un léger mieux déjà. L’aveugle entrevoit des hommes, ce qui n’est pas rien, mais les prend encore pour des arbres ! Pas encore ça. Une retouche s’impose alors. Nouvelle imposition des mains, comme en rappel. Cette fois, c’est la bonne. Il se trouva guéri ! En vérité, si Jésus s’y prend en deux temps, ce n’est pas parce que la grâce, un peu défaillante, n’a opéré que partiellement au premier essai. Ce n’est pas qu’il a raté son coup la première fois, comme un mauvais magicien. Avec cet apparent ratage, que veut-il nous dire ? Peut-être que l’imposition des mains n’est pas magique, justement ! Avec Dieu, pas forcément du tac au tac. Recouvrer la vue, ça prend parfois du temps. C’est progressif. La durée est parfois utile pour solidifier la foi, un peu de temps est nécessaire à une vraie recréation. Le monde lui-même ne s’est pas fait en un jour, et la clairvoyance pas en une seule imposition des mains ! C’est vrai de bien des conversions d’ailleurs, qui se font souvent en deux temps. Comme c’est beau de voir Dieu couler l’œuvre de sa miséricorde dans le temps humain et d’en subordonner l’efficacité au progrès nécessaire à toute évolution authentique. Dieu ne se loupe pas, il consent à la patience. Quitte à laisser prendre d’abord les hommes pour des arbres, ce qui ne manque ni de poésie ni, provisoirement, d’une certaine vérité.
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