Prenant la parole, pour le meilleur et le pire

Jeudi, 6° semaine du Temps Ordinaire (année impaire)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 8, 27-33)

Pauvre Pierre ! Parmi les pêcheurs du lac de Galilée, on se demande quand même si Jésus a fait le bon choix ! Léger doute sur la DRH divine ! Toujours à côté de la plaque, ce brave Pierre ! À plusieurs occasions décisives, il manque spectaculairement de foi, il trahira, lui aussi et par trois fois. Alors que Jésus croyait les apôtres un peu mûrs pour leur ouvrir son cœur et leur révéler le mystère de la Croix, la rebuffade de Pierre est pathétique. En inculpant Satan, Jésus est plein de miséricorde (et peut-être d’humour) pour son ami. C’est tellement vrai que Satan s’immisce souvent dans nos bonnes intentions et qu’il sait en paver le chemin de l’enfer ! Pauvre Pierre ! Il se risque à de vifs reproches. Mauvaise stratégie en vérité. Mais Dieu n’est pas un DRH ; il se fiche de nos rapports d’activités annuel et de nos bilans de compétence. Il nous contemple, à un point que nous n’imaginons pas. Comme personne, il voit notre vie théologale profonde, cette part de nous encore cachée qui, au moment décisif viendra transfigurer nos embardées inappropriées et nos petites trahisons minables. Comme c’était beau, parmi les disciples, de le voir si vigoureusement prendre la parole : tu es le Christ ! Que fallait-il de plus ? Pour fonder son Église, Dieu finalement n’en voudra pas un autre que Pierre. Dieu ne s’encombre pas de nos loupés : il guette plutôt nos petits oui, savoure nos actes de charité vrais et nos témoignages de foi authentique. Ce sont eux qui nous trahissent !

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