De quoi discutons-nous ?

Mardi, 7° semaine du Temps Ordinaire (année impaire)

Évangile selon saint Marc (Mc 9, 30-37)

De quoi discutiez-vous en chemin ? Comme si Jésus ne le savait pas… On l’imagine, ayant marché en avant ou en arrière d’eux, à quelques mètres. Il fait mine alors de ne pas savoir, pointe une apparente curiosité. Comme s’il voulait rejoindre la discussion. Mais en Dieu qu’il est, même à quelques pas d’eux, il a bien sûr percé leur querelle de préséance. Lui qui se prépare à donner sa vie au-delà de ce qu’aucun d’eux ne peut imaginer, il s’attriste sans doute un peu, dans son âme profonde, que ses amis en soient toujours là, à se demander lequel d’entre eux est le plus grand. Il leur pose pourtant la question. De quoi discutiez-vous en chemin ? Il n’attend pas leur réponse, il table sur la capacité de la question à les mettre en arrêt. À les dérouter un peu du chemin humain, trop humain, de l’éternelle comparaison, du pouvoir, et de l’art de toujours vouloir être le premier, le meilleur.

Personne d’ailleurs ne tente une réponse, ne se risque à prendre la parole. Ils se taisaient, dit l’évangile qui nous les montre alors tout penauds, pas très fiers de leurs sujets de discussion. Il aurait pu alors les réprimander un peu, ou leur faire la morale. A leur querelle puérile, il répond par un geste, sobre. Il place un enfant au milieu d’eux et le bénit en l’embrassant. Un enfant ! Pour sa fragilité, sa faiblesse, sa dépendance totale des autres. Vraisemblablement, le débat compétitif alors a tourné court…

Et nous, sur les chemins ordinaires de nos vies, de quoi discutons-nous ?

Commentaires