Envoie Lazare me rafraîchir la langue
Jeudi, 2° semaine de Carême (20 mars 2025)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 19-31)
Envoie Lazare me rafraîchir la langue. Une parabole pour anticiper sur la morale des Plaideurs : « Tel qui rit vendredi dimanche pleurera » ? Jésus nous exhorte surtout à prendre au sérieux notre passage sur terre, tant l’éternité vient secrètement frôler chacune de nos journées. Un jour, il sera trop tard.
Trop tard ? Un abîme infranchissable sépare les deux hommes. Mais plus puissant que le seul verdict de la morale, l’amour du Christ Rédempteur. Parions sur ce soi-disant mauvais riche (le mot n’est pas dans l’Évangile). Sera-t-il éternellement condamné du seul fait de son aveuglement terrestre ? Son repentir sincère, le souci touchant qu’il a du salut de ses frères inaugurent en lui comme une conversion. Est-il perdu, à jamais ?
Il a dû lui suffire d’un mot. À des paroissiens rigoristes qui manquaient d’espérance sur les suicidés, le Curé d’Ars disait qu’entre le pont et la rivière, on ne pouvait jamais savoir ce qui se passait. Qu’il pouvait se passer bien des choses. Un seul mot peut-être, celui du bon larron ou de l’ouvrier de la dernière heure, un « Oui » d’amour à Jésus, à l’instant de la rencontre. Dans le secret du soir de sa vie, chacun le prononcera librement, et de manière unique. Plus grand encore que le sein d’Abraham, le cœur du Christ Ressuscité l’attendra alors de nous. Le riche de la parabole l’avait sur le bout de sa langue brûlante, en attente, et Lazare, belle image de la communion des saints, a bien dû mettre son doigt de fraîcheur sur elle pour que, le moment venu, il le prononce. Enfin.
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