Quand il eut douze ans

Mercredi, 2° semaine de Carême (19 mars 2025)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 2, 41-51a)

Quand il eut douze ans. Jésus grandissait bien. À Nazareth, c’était vraiment un bon petit gars. Dans ce village paisible de Galilée, la vie s’écoulait, douce. L’atelier de Joseph ne désemplissait pas et l’enfant venait souvent y regarder son père travailler. On aurait presque dit qu’il priait. Le sabbat chaque semaine scandait le temps de la petite famille. Toutes les émotions autour de la naissance de Jésus semblaient si lointaines maintenant ! Il arrivait même au bon Joseph de se demander s’il n’avait pas rêvé. La vie était redevenue si normale. Où donc était Dieu dans tout ça ? Cet enfant bien sûr était impressionnant de paix, d’ardeur, de gravité et de joie ! Mais c’était un enfant, leur enfant. Mon enfant, dit Marie, mon petit. Fils de Dieu, oui : elle gardait évidemment ces choses-là dans son cœur, mais il lui arrivait de ne savoir plus bien quoi, tant la vie de Nazareth était tranquille. En montant à Jérusalem cette année-là, imaginaient-ils qu’ils y vivraient la Pâque de façon très personnelle. Pour eux, la grande dépossession s’annonçait. Leur petit avait grandi, mais on ne mesure jamais bien le temps qui passe. Face à sa disparition inexpliquée, leur panique de bons parents significativement dura trois jours. Le temps de leur Pâque, à eux ! Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père. Comme un glaive, une nécessité implacable a soudain transpercé leur cœur, et l’a ouvert, à jamais. Ils ne comprirent pas ce qu’il disait. Même eux ! Quand Dieu surgit, il est vrai, on est vite dépassé. Sur le chemin du retour, c’est très émouvant de voir comment chacun reprend humblement sa place. Lui d’abord, qui leur était soumis. Oui, la vie peut continuer, mais plus comme avant.

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