La Synagogue de Nazareth
Lundi, 3e semaine de Carême (année impaire)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 4, 24-30)
Hommage à sa vie d’homme ? Au début de sa vie publique, Jésus veut revenir à Nazareth. Nazareth, ses rues, ses maisons, ses odeurs, ses cris, il les connaît bien. Il y a des souvenirs, ceux de son enfance. Il aime les gens d’ici, il aurait aimé être compris, là au moins. Il n’en sera rien. Il le savait bien. Il est venu, quand même.
A la synagogue, il va lire dans le livre d’Isaïe, et laisser entendre qu’il est le Messie. Il leur fait ce cadeau. Cette parole de l’Écriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Il va prononcer devant eux, les siens, cette phrase incroyable, violemment blasphématoire si elle est fausse. Un court instant, les fidèles de la synagogue vont rester en admiration. Un très court instant ! Car ils sont vite repris par la méfiance. Le fils du charpentier, le Messie d’Israël ? Ils ne peuvent pas y croire ! Ils ne peuvent pas croire pas en lui, peut-être aussi parce qu’ils ne croient pas assez en eux : que peut-il sortir de bon de Nazareth, ils sont sans doute les premiers à le répéter.
Ils le mènent alors au sommet d’une falaise pour le précipiter en bas. Quand les hommes sont pris de violence…Nazareth en furie ! On l’imagine, passant au milieu d’eux, allant son chemin, fendant la foule comme une mer déchaînée. Curieux « passage », comme une toute première Pâque. Il a dû avoir le cœur bien lourd, lourd de tous nos refus, de tout notre péché, déjà. La route sera longue, elle finira au Golgotha. Mais en chemin, sur son passage, des veuves et des lépreux sauront eux le reconnaître, quelques Véroniques déjà, cachées dans la foule, et du fond de leur misère, tourner vers lui leur beau visage de pauvres.
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