De qui parlait-il ?

Vendredi, 2° semaine de Carême (21 mars 2025)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 21, 33-43.45-46)

Ils avaient bien compris qu’il parlait d’eux : eux, c’est-à-dire les grands prêtres et les pharisiens ! Ils ont en effet de quoi se sentir un peu visés, car ils ne sont pas bien en paix avec leur conscience. La promesse pluriséculaire à Israël, eux l’ont tellement trahie ! Dieu n’en fera pas autant. Car les élites du Temple à eux seuls ne sont pas Israël ! Pour Dieu, il ne s’agit pas de disqualifier un peuple pour le remplacer par un autre : cette théologie de la substitution qui a fait fortune n’est en vérité pas ajustée au dessein profond de Dieu, dont les promesses sont sans repentance. Benoît XVI a eu cette bouleversante formule, qui clôt des décennies d’égarement : « l’unique peuple de Dieu, l’Église avec Israël ». Dieu ne déshérite ainsi pas l’aîné de ses enfants au profit du cadet ! La première Alliance, il ne l’invalide pas, mais la complète et l’enrichit. Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. Entendons bien qu’il ne s’agit pas de dessaisir les Juifs pour doter les Chrétiens. Jésus s’adresse ici clairement aux grands prêtres et aux pharisiens, qui sont hélas de toutes les religions et les calendriers ! Quelle est donc cette nation qu’il bénit, sinon celle des hommes des béatitudes, et à laquelle tout homme peut donner visage ? Les petits, plutôt que les importants ! Non, Jésus n’a pas congédié Israël son peuple bien-aimé, et c’est un grand et beau mystère que sa permanence soit confirmée, aux côtés de l’Église, et ce jusqu’au soir du monde.

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