La main sur lui

Vendredi, 4e semaine de Carême (année impaire)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)

« On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue ». Quelle est donc cette heure mystérieuse pas encore venue ? L’arrêter ! Ce n’est pas l’envie qui manque, l’exaspération déjà est à son comble. Car ce jeune Rabbi de Nazareth a des allures d’imposteur. Ce n’est pas la Pâque mais la fête des Tentes, et il y a surchauffe à Jérusalem ! Peut-on laisser la Fête être troublée par les agissements et les dires d’un tel agitateur ? Calendrier risqué ! Prudent, Jésus a d’ailleurs retardé le moment d’aller en Judée mais ses frères le précèdent à Jérusalem. Il les rejoint, et désormais s’expose.

Et pourtant… Pour l’heure, mystérieusement, personne ne touche à lui. Quelle est donc cette protection invisible qui opère encore et bientôt ne lui sera d’aucun secours. Dieu n’est pas sujet aux aléas de l’histoire, ni aux accidents des agissements humains. Si son heure n’est pas encore venue, ce n’est pas une affaire de pendule humaine, ni de simple succession des événements. Quelque chose de bien plus mystérieux au regard de toute l’aventure humaine. Car cette arrestation ne sera pas l’aboutissement chronologique d’un agacement collectif parvenu à son paroxysme, mais bien plutôt l’extrémité secrète d’un incroyable chemin d’amour, au terme duquel Dieu tout puissant va laisser des hommes « mettre la main sur lui ». Une heure dans l’Histoire qui va en changer à jamais le cours. Qui donc est Dieu pour se laisser mettre la main dessus ?

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