Fidélité

Lundi, 5° semaine semaine du Temps Pascal (année impaire)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 14, 21-26)

A la question de Jude, une curiosité plus qu’une question, Jésus ne répond pas. A l’heure où il va passer de ce monde à son père, le temps et les mots lui sont comptés. De ses dernières paroles, qu’il donne à ses disciples mais aussi au monde entier (voilà pour la question), il n’est pourtant pas avare. Des mots reviennent, il semble les peser, les marteler même. Ils ont sans doute leur poids de gravité. Aujourd’hui, par trois fois, il nous appelle à garder sa parole. Certaines traductions, moins bonnes, disent de lui « être fidèle ». La fidélité oui, mais pas seulement comme une vertu que l’on aurait plus ou moins. La fidélité comme une mission. Le texte grec de l’évangile n’utilise de fait pas un verbe d’état mais un verbe d’action qui signifie « veiller », « avoir la garde de », « conserver » et « pratiquer » tout à la fois.

Oui, reconnaissons que dans la vie chrétienne, la fidélité n’est pas tant une qualité qu’une aventure. C’est bien là qu’il nous appelle. Parce que nous avons la mémoire et le souffle courts, Jésus le sait bien, il nous promet l’assistance de l’Esprit Saint. Il faudra durer, et parfois endurer, c’est-à-dire durer par le dedans. Par le dedans de la volonté, mais aussi par celui du cœur. La fidélité, performance de la persévérance ou fruit de l’amour ? Si quelqu’un m’aime, il gardera à ma parole. La fidélité : tellement plus qu’une obligation, bien davantage l’effet même de l’amour, sa mise en œuvre. Tournons-nous vers Marie, elle qui a su rester fidèle jusqu’au bout, qui a su « garder avec soin ces choses-là », dans son cœur, précisément.

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