Il fut enlevé au ciel

Ascension

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 24, 46-53)

Annonciation et Ascension : deux fêtes en regard, magnifiques, pour nous révéler en Dieu le mystère d’une pulsation secrète : venir d’abord, partir ensuite. Descendre jusqu’à nous, au plus bas, puis monter au Ciel, au plus haut. Un unique mouvement divin.

Pour clore le récit de l’Annonciation, une petite phrase presque insignifiante portait déjà quelque chose du mystère de l’Ascension : Alors l’ange la quitta. Vient toujours le moment, même pour la Vierge Marie, où Dieu nous laisse avec nous-mêmes. Moins un abandon qu’un retrait nécessaire, le tsimtsoum juif, pour nous inviter à jouer librement notre partition. Au moment même où il engageait sa venue, par l’intercession de l’ange, Dieu creusait aussi son départ.

De même, à l’Ascension, quand le Christ est élevé de la terre des hommes, à l’inverse, il ne s’agit pas seulement de nous quitter, afin que l’histoire de l’Église librement commence. Au cœur d’une élévation spectaculaire qui exige, de fait, l’épreuve d’une séparation, il s’agit de nous ouvrir aussi, à sa suite, le sillage d’un chemin. À l’Ascension, le Christ avec lui transporte secrètement l’homme de la terre au ciel. C’est en ouvrant devant nous l’espace d’une distance considérable qu’il nous tire vraiment de nos en-bas et avec lui, nous propulse. À la fête de l’Ascension, un père de l’Église invitait à « contempler ce cocher qui traverse les cieux des cieux. » Derrière lui qui ouvre la voie, faisons donc équipage, et embarquons déjà, pour plus grand que nous.

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