Le cœur des pères vers leurs enfants

Mardi, 12° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 5-17)

Quel heureux père et quelle promesse ! Il avait tous les honneurs du Temple, ce bon Zacharie, mais pas de fils. L’âge avançant, plus grand-chose à espérer. Mais c’était sans compter avec le temps de Dieu. Et voilà que son Seigneur soudain lui en donne un, et il en soigne l’annonce : en plein service du Temple, au moment sacré de l’offrande de l’encens. Zacharie ne se doutait de rien, tout à son office, où il donnait vraisemblablement le meilleur de lui-même. Et (pas moins que Marie !), une ambassade angélique vient à lui ! Pour le bon serviteur du Temple, une sacrée annonciation, très détaillée elle. Un garçon ! Il s’appellera Jean. De lui, Zacharie apprend encore beaucoup de l’ange : qu’il sera rempli de l’Esprit Saint dès la gestation, qu’il fera revenir à Dieu de nombreux fils ! Une petite pointe de tristesse quand il entend qu’il ne boira ni vin ni boisson forte ? Pas un bon gars avec qui il trinquera, dans l’ordinaire des jours familiers, mais un fils tout entier consacré à la sanctification d’Israël, un fils donné pour bien plus que le seul agrément familial de son père. Quelle joie tout de même pour celui qui n'en espérait pas tant ! Au milieu de cette belle avalanche de promesses, en forme d’indications sur ce fils, il en est une qui a dû vraiment toucher le cœur du vieux Zacharie. Il fera revenir le cœur des pères vers leurs enfants ! Des pères vers leurs enfants, et pas l’inverse ! Eux aussi, c’était donc leur drame, déjà. De façon discrète autant que bouleversante, dans les mots de l’Ange, en filigrane les dernières paroles du prophète Malachie, sur lesquelles se termine tout le Premier Testament, et que Zacharie avait sans doute au cœur. Des paroles mystérieuses, qui signent l’avènement de temps très messianiques… Voici que je vais vous envoyer le prophète Elie, avant que n’arrive le jour du Seigneur. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers les pères (Ma, 3 23-24) … Oui, heureux temps que ce temps-là !

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