Trésors sur la terre
Vendredi, 11ème semaine du temps ordinaire (année impaire)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 19-23)
Les trésors terrestres sont fragiles, périssables. Cette vérité, nous préférons souvent l’oublier. Jésus en appelle à notre expérience sensible pour nous réveiller. Les mites, la rouille, les voleurs : autant de réalités qui concrètement nous parlent. Toutes les sagesses veulent en convaincre, la peinture a même imaginé des Vanités. C’est assez d’engranger ! Il est temps d’éventer et d’honorer notre aire ! s’exclamait le poète Saint-John Perse au milieu du siècle passé. Toujours plus : telle est bien la loi de ce monde ! Oui, il s’agit de veiller sur tout ce qui pénètre par l’œil jusqu’au cœur - possession comme convoitise - pour s’y déposer et l’encrasser. L’enjeu est clair : Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. A quoi donc ressemblent aujourd’hui nos cœurs ?
Il existe pourtant une tonalité spécifiquement chrétienne à cet appel. La pauvreté du Christ n’est pas privation, ni mépris des réalités du monde. Dieu vit que cela était bon ; il le voit encore ! Jésus a pu aimer « le doux royaume de la terre », comme dit Bernanos. En l’homme, dans le plus misérable d’entre nous, Dieu lui-même a sur la terre un trésor. Et là précisément où était ce trésor, il a voulu venir ; il a voulu manifester son cœur.
Ne vous faites pas de trésors sur la terre : c’est surtout le complément d’attribution qu’il faut entendre, c’est le « vous » qui est dangereux ! Car, comme disait le Père Ceyrac, tout ce qui n’est pas donné est perdu. Sur terre, il y a donc des trésors possibles. Pourvu qu’ils soient en vue du don.
Commentaires
Enregistrer un commentaire