Saint Thomas

Jeudi, 13e semaine du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 24-29)

Symbole du doute, éternel « jumeau » de toutes les paresses à croire, saint Thomas a souvent donné alibi à la tiédeur de nos incrédulités. « Oh, moi, je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ... ». La phrase nous est familière. Des remontées de positivisme se donnent vite bonne conscience en se réfugiant derrière la figure de celui qui, en vérité, fut peut-être le plus vigoureux des Apôtres.

Car saint Thomas n’a rien d’un sceptique mou. C’est un homme courageux, fougueux même, capable de toutes les audaces et imprudences pour suivre Jésus. En Jean (11-16) on le voit prêt à mourir avec son seigneur, à qui il demande le chemin pour le suivre. Tant pis s’il ne comprend pas tout ! En tout cas, il répond à l’appel comme personne.

S’il n’a pas bénéficié ainsi que les autres apôtres de la première visite du Ressuscité, c’est probablement qu’il avait refusé de se terrer par peur au lieu refuge de la petite troupe. Qui dit qu’il a perdu confiance en Jésus ? Il a plutôt perdu confiance en eux : il a vu combien les uns après les autres, ils avaient déserté le maître.

Aussi, il est prudent. Il n’est pas convaincu de ce qu’ils racontent. L’affaire pour lui est d’importance. Il n’est pas du genre à croire aux fantômes, aux histoires, aux consolations un peu faciles. Non, il veut simplement vérifier que son seigneur est bien son Seigneur ! Croire oui, pas n’importe quoi !

« Oh moi, je suis comme saint Thomas… » Et si c’était au fond ce qu’on peut se souhaiter de mieux ?

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