Marthe, Marthe…
Mardi, 17° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 10, 38-42)
Marthe et Marie, deux noms familiers pour les championnes d'un éternel débat. Action ou contemplation ? Au fil des relectures, on penche tantôt pour l'une, tantôt pour l'autre. On s'émerveille de Marie, assise aux pieds du Seigneur, disciple placée sous la Parole, comme pour mieux la laisser cascader sur elle. Une place rare pour les femmes à l'époque ! Elle a la meilleure part, Jésus le dit.
On peut trouver aussi qu'elle a le beau rôle. On vole alors au secours de Marthe. Une femme sympathique, cette Marthe ; on devine la râleuse au grand cœur. Son humanité nous est proche. Bien sûr, elle se laisse accaparer par les occupations du service. Mais elle « assure », comme on dirait aujourd'hui, et toute seule.
Jésus choisit-il ? Certes, il reprend Marthe, mais l'évangile ne dit pas ce qu'il a pu dire aussi à Marie. Il n'ignore pas le chemin de foi qu'il lui reste à parcourir : devant le tombeau de Lazare, il la retrouvera, le cœur bien fermé à l'espérance…
Marthe ici a toute sa sollicitude. Marthe, Marthe… Une double interpellation, qui derrière le reproche, trahit discrètement l'élan du cœur et la tendresse. L'amour dans le service, il le voit bien ! Une seule parole de la bouche de Marthe a pu lui être douloureuse. Cela ne te fait rien que sœur me laisse faire seule le service ! Apparemment, de fait, cela ne lui fait rien.
Cela ne lui fait rien ? Instant d'émotion secrète : a-t-il pensé alors au service qui est aussi le sien ? Pour ce service d'amour, qui l'aidera ? Sans revendication, il le portera, et jusqu'à la Croix. Personne, ni Marthe ni Marie, ne devine que dans ce service-là, lui aussi, il sera alors bien seul.
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