Serpent-colombe
Vendredi, 14ème semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 10, 16-23)
Jésus ne trompe pas son monde. Il est on ne peut plus clair sur les affres possibles de la vie de disciple. Rien de vraiment séduisant : des procès iniques, des brouilles familiales, des coups en tout genre, des trahisons, ce qui est au fond l’ordinaire des vies humaines, mais tout cela, prévient-il, à cause de mon nom. Il va plus loin et avertit même des persécutions probables. Petites ou grandes, de fait, l’histoire depuis deux mille ans lui a plutôt donné raison.
On peut donc hésiter à signer, ou avoir un peu peur de s’engager. Pourtant, tout aussi radicale est sa promesse d’assistance décisive en cas de problème. Grâce à l’Esprit du Père qui ne fera jamais défaut, il tient à écarter en nous les tourments. C’est promis, nous ne serons jamais seuls. Il faudra juste tenir la fidélité. Nous voilà, en un sens, rassurés.
Ce qui reste pourtant difficile, c’est de réussir en nous l’hybridation du serpent et de la colombe. D’un côté, il nous faut être « prudents comme des serpents » : pas de prime aux benêts ou aux naïfs qui ne verront rien venir et s’étonneront. Lucidité et perspicacité sont bien des vertus chrétiennes. Mais elles ne doivent jamais nous encourager à devenir trop habiles, ni malins. D’un autre côté en effet, il faut aussi garder l’innocence, la candeur de la colombe. Une brebis au milieu des loups, on voit. Mais un serpent-colombe ? Bel alliage intérieur, subtil, sur lequel l’Esprit Saint a sans doute bénéfice à inaugurer son assistance toute spéciale !
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