Qu’est-ce donc que secouer la poussière de nos pieds ?
Jeudi, 14ème semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 10, 7-15)
Le vade-mecum proposé aux disciples peut surprendre une sensibilité moderne : Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Face à l’indisponibilité des hôtes, la méthode proposée est sans appel. N’aurait-il pas fallu insister, se faire plus persuasif ? A l’âge démocratique, on croit aux vertus du débat : n’y avait-il pas moyen de discuter quand même, juste avant d’abandonner la partie ? Essayer au moins quelques techniques d’évangélisation plus « branchées » ? Prendre un peu patience, donner une seconde chance. Quant à secouer la poussière de nos pieds, comme d’autres s’en lavent les mains, cela ressemble à du dépit, ou à une indifférence vaguement désabusée, finalement peu charitable.
Sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Il est des cas où c’est la charité même qui commande de ne pas insister. « Garder le silence, disait Bernanos, quelle curieuse expression, c’est le silence qui nous garde ». Il est des maisons, des villes, mystérieusement, où il faut savoir abandonner la partie à Dieu seul. Des cœurs sont fermés, qui ne s’ouvriront peut-être qu’au Jugement. Pas pour y être condamnés, sur le mode de la sanction finale : pour y être retournés, fracturés enfin, par l’éclat final de la vérité. Et cela ne nous appartient pas.
Secouer la poussière de nos pieds, c’est lâcher prise sur la volonté, mais tenir ferme sur l’espérance !
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