Personne ne connaît…

Mercredi, 15° semaine du Temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 25-27)

Tous les mots comptent ! Et il s’agit de bien lire, c’est-à-dire de lire jusqu’au bout ! Le tout début de la révélation de la communion trinitaire est ici intense : personne ne connaît le Fils, sinon le Père. Et personne ne connaît le Père, sinon le Fils. De quoi décourager des générations de théologiens ! Peine perdue ? Une intimité insondable, dans laquelle on ne parviendra jamais à entrer vraiment ! Et c’est vrai que cette communion-là est un très grand mystère. Il y a tant de profondeur d’amour entre eux que nous ne verrons cela qu’au Ciel ! Que faisait le Père, quand sur la Croix le Fils donnait sa vie ? Comment le Fils a -t-il connu le Père, quand il a touché l’extrême de la souffrance ? Comment le Père a-t-il, en acte, connu le Fils au sommet du don qu’il a fait de lui-même ? On fait des hypothèses ! On cherche des indices…Est-on d’ailleurs assez attentif au curieux détail que nous donne l’évangile sur Simon de Cyrène, qui a porté un peu de la Croix du Christ ? Qu’avait-on besoin de nous dire que ce brave homme au civil est père, d’insister en consignant même le nom précis de ses fils, sinon de nous laisser deviner, par voie oblique, qu’un autre Père, loin d’exiger le sacrifice du Fils, selon une vieille théologie perverse, porte, lui aussi, la croix du Fils, très mystérieusement. Personne ne connaît le Fils, sinon le Père. Et personne ne connaît le Père, sinon le Fils. Oui, un sanctuaire d’amour d’une profondeur très abyssale pour notre pauvre humanité. Mais lisons jusqu’au bout : et celui à qui le Fils veut le révéler. Incroyable en vérité ! Leur communion n’a donc rien de l’entre soi. Bien plutôt, et c’est bouleversant, du pour nous.

Commentaires