Doux et humble de cœur

Jeudi, 15° semaine du Temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 28-30)

L’esprit ferme et le cœur doux, une devise chère au philosophe Maritain, déplorant que le monde moderne n’en ait plutôt inversé les termes : le cœur dur, bien souvent, et l’esprit doux, pour ne pas dire mou… Se méfiant de l’affectif, certains déclarent volontiers que le cœur n’existe pas, qu’il n’est qu’une pompe. Sans doute redoutent-ils la part effusive d’un cœur que les romantiques ont sans doute sentimentalisé à l’excès ! Qu’est-ce donc que le cœur si souvent évoqué dans la Bible ? Le mot avait dans l’ancienne langue française un sens plus tonique : Rodrigue, as-tu du cœur ? Pas le siège de l’état amoureux, mais une ardeur vitale à désensabler davantage du côté du courage et de la vaillance que du sentiment. S’agissant du cœur, il convient sans doute de ne pas trop anatomiser, ni trop psychologiser. Le cœur : un dynamisme, une ardeur à la source de l’être profond, et qui nous tourne vers les autres et vers le monde. L’organe relationnel par excellence. Avoir du cœur à l’ouvrage, mais aussi à l’autre et à son bien. Le cœur de Dieu, c’est d’abord ce qui le dispose envers les hommes, la façon dont il les envisage et sans lassitude va à eux. On a tant imaginé un Dieu tout puissant et implacable ! Il a donc fallu que Dieu prenne un visage d’homme pour nous révéler enfin son cœur profond : doux et humble ! Une divine surprise sur Dieu, qu’on n’imaginait vraiment pas ainsi ! Et surtout, et très belle invitation qu’il nous fait de syntoniser notre cœur au sien.

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