Il se retira de là
Samedi, 15° semaine du Temps ordinaire
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 12, 14-21)
La conspiration se met en place, et la résolution malveillante des pharisiens s’organise. Il commence à être très sérieusement question de le faire périr. Alors, curieusement, Jésus déserte le front. Sa réaction peut étonner : il se retira de là. Est-ce bien courageux de prendre ainsi discrètement la tangente ? Bien sûr que Jésus n’est pas batailleur ! Il ne cherche pas à nourrir la querelle, à entrer en affrontement, ni même à se défendre ou plaider sa cause. Il se retira de là. Mais ce geste est sans doute bien davantage qu’un repli stratégique, plutôt une mystérieuse et nécessaire « retraite ». De là, en effet, il a préféré partir. De là : quels sont donc ces lieux où l’on est parfois tenté de s’acharner, d’y ferrailler encore, de ne pas lâcher la partie ? Ces lieux-là dont Jésus par son geste nous indique qu’ils ne sont pas de bonne guerre, qu’il est préférable de s’en éloigner. Ces poches où le mal se creuse, s’élabore, se densifie. Il se retira de là. Comme pour nous indiquer que le mal ne se combat pas toujours frontalement, mais en oblique, de biais, par le bien qu’on lui oppose secrètement, latéralement. Jésus ainsi ne s’est pas retiré de là pour fuir, mais pour se tenir à distance, et continuer à guérir. On ne s’attaque peut-être au mal qu’en allant faire le bien, ailleurs. Il se retira de là. Un geste qui peut nous inspirer. Une retraite non de démission, mais de chasteté, qui toujours est en vérité affaire de bonne distance.
Commentaires
Enregistrer un commentaire