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Lundi, 17° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 13, 31-35)

Comment bien parler du Royaume des cieux aux hommes ? Comment les faire approcher d'un si grand mystère ? Jésus ne se décourage pas devant notre petitesse, ni devant les limites de notre pauvre entendement. Le Verbe s'est fait chair : parler en parabole, infatigablement, n'est pas qu'un usage rabbinique du temps. C'est aussi l'effet de l'incarnation du Christ, et une manifestation de l'amour miséricordieux de Dieu. Il vient tout juste de proposer la parabole du bon grain et de l'ivraie. Mais ce n'est pas assez. Son cœur déborde encore du trop-plein de tout ce qu'il veut nous partager. Jésus décidément croit en nous, et ne compte ni ses mots ni ses images.

Elles sont d'une grande beauté, les deux paraboles de la graine de moutarde et du levain dans la farine. Plus belle encore que leur qualité poétique intrinsèque, la surabondance pédagogique qui les enchaîne, comme une vague arrive après une autre vague.

Sans l'épuiser, chacune éclaire sous un angle particulier le mystère du Royaume. La première, le bon grain et l'ivraie, mettait en relation le Royaume et l'énigme du mal. La deuxième focalise sur la mystérieuse fécondité de la petitesse, la troisième sur cette force mystérieuse de la grâce, capable de transformer le monde. Mais comment ne pas être frappé par un dénominateur commun aux trois, assez étrange en vérité ? Le Royaume des cieux n'est pas un lieu cadastré, pas davantage un état fixe. Il est croissance, mouvement, dynamique. Pas étonnant qu'il soit encore à venir, mais que mystérieusement, nous soyons déjà dedans !

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