Vous ne savez pas ce que vous demandez
Vendredi, 16ème semaine du temps ordinaire (année impaire)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 20, 20-28)
Sait-on jamais ce qu’on dit quand on le dit ? Mesure-t-on toujours ce que signifient vraiment nos paroles, qui en savent parfois mystérieusement plus long que nous sur ce à quoi elles engagent. Il en sera ainsi un jour de Ponce Pilate, quand les juifs viendront déplorer qu’il ait écrit « INRI », Jésus de Nazareth Roi des Juifs, au-dessus du Christ en croix, sans être assez explicite sur l’ironie d’un titre dont il aurait fallu justement montrer l’imposture. « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » leur dira-t-il. Pas seulement une fin de non-recevoir désinvolte ! Ce que j’ai écrit, sans bien savoir ce que j’écrivais, oui, je l’ai écrit. Ma parole était comme en avance sur moi. Je persiste donc, et signe. De fait, je l’ai écrit.
Ainsi de Jacques et Jean, magnifiques de vaillance juvénile et d’allant imprudent ! Dans le sillage de la requête maternelle, sans hésiter, ils sont bien partants pour siéger de part et d’autre du Christ. Et comme deux jeunes écervelés, ils ne sont dès lors pas très regardants à promettre n’importe quoi, sans trop y réfléchir. Boire à ta coupe ? Nous y boirons !
Savaient-ils ce alors qu’ils disaient ? Pouvaient-ils imaginer qu’il leur faudrait entrer avec le Christ dans le mystère de sa Croix ? Ils le disent. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils le feront ! Jésus, lui qui n’a pas d’inconscient et fait tout un avec la parole, a dû être à cet instant bien touché de voir ce que, déjà, ils lui donnaient, inconsciemment. On ne sait pas toujours bien ce qu’on dit !
Commentaires
Enregistrer un commentaire