Jésus et les démons

Mercredi, 13e semaine du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 28-34)

Une scène qui déroute notre modernité… Ces deux possédés, qui sortent d’entre les tombes, sont d’emblée assez agressifs. Jésus n’a encore rien dit que sa seule présence leur est insupportable. Mais qui parle en eux ? C’est vrai que, mystère insondable du mal, l’innocence et l’amour ont capacité à tourmenter ceux qui se sont donnés corps et âme à lui. L’Amour est devant eux : c’est pour eux comme une brûlure alors, jamais un baume, ni une espérance. Comment comprendre la supplication en eux des démons, déroutante à première lecture ? C’est comme si, vaincus pas la Bonté incarnée face à eux, totalement affolés et impuissants, ils cherchaient d’urgence une issue ? Comme s’il leur fallait s’échapper. Mais quelle autre issue à l’esprit du mal que d’aller se perdre encore plus, s’avilir dans le bestial et, en se jetant dans la mer de toutes les confusions et des tourments, se précipiter dans sa propre perte pour s’y anéantir sans retour. Un cycle infernal, l’exact inverse de la conversion qui relève et restaure. Comme il a commandé à la tempête déchainée, d’un seul mot Jésus a donc commandé aux démons ! Mais en vérité peu de choses, un simple mot : allez ! Comme s’il prenait acte d’une décision, celle de leur liberté originelle. Il n’a rien fait d’autre que de ne pas entraver leur course folle à aller au bout de leur anéantissement, comme si leur choix initial était irréversible, leur non à Dieu irréversible. Jésus ne sauve pas les démons. En revanche, et c’est sans doute cela qu’il avait en tête, il peut libérer les hommes qui en sont possédés.

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