Ceux qui leur ressemblent

Samedi, 18° semaine du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 19, 13-15)

Dans le monde ancien, pas d’enfant Roi ! Les disciples sont donc autorisés à écarter ces gamins que l’on a l’idée saugrenue de présenter à Jésus. Les enfants ne sont bons qu’à jouer, en attendant d’être un jour des hommes ! Passons donc à des interlocuteurs un peu plus mûrs et plus sérieux.

On aurait aimé être là, pour voir la profondeur du regard que Jésus posa alors sur chacun de ces gosses. Qui prenait alors au sérieux la plénitude de leur vie théologale, le mystère sacré de leur personne ? Avait-on d’ailleurs idée de ce qu’est une personne ? Jésus a dû contempler en eux toute une vie en germe, grandeurs et misères mêlées ; avec des actes de vraie charité au hasard des chemins de traverse et des déroutes. Une vie ordinaire mais unique, au seuil du grand combat entre l’infatigable miséricorde de Dieu et la redoutable liberté humaine. Sans doute a-t-il vu aussi les terribles blessures qu’on peut parfois leur infliger, qui déchirent son cœur et un jour abimeront tant son Église.

Jésus ne bêtifie pas, ni ne promeut l’infantilisme. Le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Aucun intérêt à retomber en enfance : il s’agit plutôt de monter vers une ressemblance. Qu’est-ce à dire ? Il suffit d’avoir vu un jour la confiance d’un enfant se jetant du haut d’un muret dans les bras de son père pour l’entrevoir.

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