Des restes !
Lundi, 18° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 14, 13-21)
Dieu n'a qu'une seule mesure, la surabondance. Nous qui passons notre temps aux additions, aux soustractions, aux divisions, d'opération, lui ne connaît guère que la multiplication. De mathématique, il n'a qu'elle, et même jusqu'à la démesure. A la pénurie (cinq pains et deux poissons), il répond par une quasi-gabegie. Son miracle ne tombe pas juste, il calibre mal, il prévoit trop. On ramassa les morceaux qui restaient, cela faisait douze paniers pleins. Tant de restes ! C'est qu'au désert, Jésus a eu faim. Sur la Croix, il a eu soif, intensément. Il sait ce que c'est. Dieu lui-même est un affamé. Un assoiffé insatiable. Au régime de Dieu, il y a donc toujours trop. Dans l'intendance divine, oui, toujours des restes, et du trop-plein. A la création déjà, la prodigalité était la règle, la libéralité infinie. Des étoiles dans le cosmos et des grains de sable sans nombre au bord de la mer, des oiseaux sans nombres dans les arbres, une foule que nul ne peut compter. Avec lui, les comptes explosent. La vie certes, mais la vie en surabondance. Geste inépuisable, originel et prolongé du cœur de Dieu. Dieu ne lésine pas, et la comptabilité divine n'est jamais à l'équilibre. Sans cesse, le débordement ; il y aura toujours des restes. Des restes de pain, des restes de miséricorde, des restes d'amour. C'est souvent dans ce qui reste que se cache de l'inépuisable.
Merci Patrick,
RépondreSupprimerTu as, dans ces lignes, su rendre palpable la prodigalité de Dieu. J'en veux pour preuve l'enthousiasme que je ressens après t'avoir lu.
Amitié.
Jean.