L’heure où vous n’y pensez pas

Jeudi, 21° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 24, 42-51)

C'est à l'heure où vous n'y pensez pas que le Fils de l'homme viendra. La phrase du Christ n'est pas là pour nous faire vivre dans l'angoisse. Saint Louis de Gonzague, à qui on demandait ce qu'il ferait s'il devait mourir dans une heure alors qu'il jouait au ballon répondit : « finir la partie. ». Bel exemple de confiance !

Plutôt que de dramatiser l'échéance, l'exhortation de Jésus voudrait réveiller nos torpeurs, vivifier nos journées, nous inviter en somme à sanctifier le temps. Mesurons-nous assez qu'à l'échelle de l'amour, chaque minute de nos vies compte peut-être plus que nous ne l'imaginons ? Les heures apparemment se suivent : le capital en semble inépuisable. Si bien qu'à vue humaine, il nous arrive de douter du prix de chaque instant. Une journée chasse l'autre et se démonétise, insensiblement. Mais aucun de nos jours ne nous est dû, chacun nous est donné. Nous pouvons l'oublier. C'est de ce don quotidien que nous serons comptables quand le seigneur viendra. Prenons ainsi conscience que c'est aujourd'hui que l'éternité mystérieusement vient déjà frôler chacune de nos journées.

En vérité, une bénédiction que cette parole ! Elle nous rappelle que le temps, habité par le Ressuscité, maître de l'histoire, n'est jamais le tombeau de nos illusions humaines, mais le berceau d'un avenir toujours nouveau. Qu'est-ce que veiller, sinon exercer la liberté qui nous est donnée de transformer les instants fugaces de nos vies en événements d'amour et en semences d'éternité ?

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