Réunis en mon nom
Mercredi, 18° semaine du temps ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 15-20)
Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux : est-ce à dire que ceux qui sont tout seuls le sont vraiment et le restent ? Que Dieu mettrait des conditions à sa présence et la subordonnerait à un minimum de participants ? Qu’il requiert au moins deux ou trois, comme un petit minian, nécessaire, pour engager sa venue ? Bien au contraire ! Dieu n’aime guère « groupifier » et rien ne lui importe plus que la relation personnelle. Il est en conversation privée, qu’on le sache ou non, avec chacun de nous. Il aime le seul à seul dont, avant la tribune publique, il fait d’ailleurs la toute première démarche, pleine de délicatesse, pour régler une affaire.
Auprès du vieillard solitaire abandonné des siens, auprès du malade esseulé sur son lit d’hôpital, auprès de celui qui pleure d’une souffrance qui souvent met à l’écart, auprès de l’agonisant qui va mourir seul, Dieu est là, tout particulièrement, et ne fait là ni les comptes ni l’appel. D’ailleurs, est-on jamais si seul ? Tant de récits de mort imminente racontent comment, au moment de partir, les mourants perçoivent une présence aimée qui vient les chercher. Au moment de la Covid qui isolait, tant de morts ont apparemment été solitaires, de départs de gens tragiquement coupés de leur famille ! Dieu les a-t-il alors abandonnés ? Ce fut une vraie consolation pour beaucoup de familles empêchées de voir un proche de savoir que l’invisible est là, beaucoup plus que notre vision matérialiste de l’existence nous le laisse penser, et qu’on ne meure peut-être jamais seul. Dieu pourvoit, n’en doutons pas, puisque dans le credo nous affirmons croire au monde visible et invisible.
Alors ? Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. Comment comprendre cette révélation de Jésus qui ne disqualifie pas pour autant le seul à seul ? Réunis en mon nom : c’est un embryon d’assemblée qui ne vise pas alors la seule aventure personnelle et la sanctification de chacun, mais touche au grand mystère de l’Église, dont toute réunion en mon nom est une petite cellule vivante. Et c’est bien normal alors qu’un époux soit présent à son épouse de façon toute particulière, et le Christ à son Église de façon très aimante.
Commentaires
Enregistrer un commentaire