Je sais qui tu es

Mardi, 22° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 4, 31-37)

Pas facile d'enseigner… Jésus n'échappe pas aux difficultés du métier qui sont parfois pédagogiques, sociales, ou culturelles mais, et peut-être plus souvent qu'on imagine, spirituelles. Rien de plus compliqué en effet que d'ouvrir les oreilles (et les cœurs !) à ceux qui font tout pour les garder bouchées, ou bien encombrées. Qui d'ailleurs prête vraiment l'oreille ? Écoute Israël ! La grande supplication de Dieu… Mais Israël, et l'humanité alentour a, comme le cœur, les oreilles dures et bouchées et ne veut décidément rien entendre.

Il arrive aussi qu'à qui enseigne, des oppositions d'une autre nature se fassent jour. Celle notamment, méphistophélique, de l'esprit qui toujours nie. Ce n'est alors pas de simple obstruction qu'il s'agit, mais d'une opposition réelle, métaphysique. Elle peut être sournoise ou parfois violente. Violente, comme ce matin-là à Nazareth. Une opposition nourrie d'intuitions surnaturelles. Une opposition qui sait et ne se méprend pas, elle a la foi des démons et une clairvoyance impeccable : je sais qui tu es, tu es le Saint de Dieu ! Une confession de foi qui aurait eu quelque chose de bouleversant et de prophétique si la joie en était la source. Mais l'acrimonie l'empoisonne, la haine la pollue et la rend agressive. L'altercation alors remplace l'acclamation et l'homme possédé stigmatise l'insupportable et désigne Jésus à l'assistance : es-tu venu pour nous perdre ?

Depuis le serpent de l'Eden, toujours le même mensonge et la même perversion des paroles de grâce. Nous perdre, plutôt que nous sauver ? Sauf à bien comprendre que le nous du possédé ne réfère qu'aux démons, que Jésus expulse et dont il libère les hommes.

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