En eaux profondes
Jeudi, 22° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 1-11)
Lors de leur précédente sortie, les pêcheurs de Galilée n'avaient pourtant pas économisé leur peine. Pierre l'avoue humblement à Jésus : toute la nuit, ils ont vaillamment lancé les filets. Qu'est-ce donc qui va rendre la pêche de ce matin-là si miraculeuse ? La seule présence de Jésus bien sûr, qui, par l'autorité de sa parole, les renvoie pour un nouvel essai, exceptionnellement productif cette fois.
Mais s'agit-il de faire un miracle pour faire un miracle ? Il s'agit de faire en eux des cœurs d'apôtres : Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. Jésus, quand il renvoie Pierre, ne se contente pas de le renvoyer, il lui donne la méthode. Étaient-ils allés assez avant ? Chacun de ses mots compte. Il demande d'avancer « au large ». « En eau profonde », comme on le traduit parfois, là où l'eau n'est plus claire. Si, pour la fidélité à Dieu et pour le bien de l'humanité, la vocation juive est de se séparer du monde païen dans ce qu'il a de trouble, la vocation chrétienne est de s'y engager, de s'y enfoncer, de s'y mêler. De s'y risquer.
S'avancer loin, en eau trouble. Parfois, ce sera s'asseoir à la table des pécheurs. Jésus donne là du champ à la mission. D'eaux obscures, de grands fonds, le monde actuel ne manque pas. Car là, dans les abîmes, des vies attendent d'être repêchées. A l'aube du nouveau millénaire, un pape, signe des temps, nous l'a dit : duc in altum. Oui, n'ayons pas peur et, plus que jamais, ne craignons pas de quitter les eaux claires du bord du rivage pour avancer, même en eau profonde !
Lumineux !
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