Lira bien qui lira le dernier
Samedi, 22° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 1-5)
Sans rien abolir de la Loi mais en désirant l'accomplir, on sait combien Jésus et ses disciples ont pris des libertés par rapport aux exigences très formelles du sabbat. Et les évangiles rapportent combien cela a souvent suscité l'incompréhension et l'indignation des pharisiens de stricte observance, à qui Jésus a tenté de redonner le sens profond du sabbat en les remettant devant une exigence spirituelle et humaine, plus que simplement légaliste. Ce qui est reproché aux disciples ici, c'est d'arracher des épis un jour de sabbat et de les froisser, une forme de battage, ce qui s'apparente à un travail. Le reproche est pointilleux, dérisoire.
Ce qui frappe dans l'épisode que rapporte Luc, c'est la façon dont il s'y prend pour légitimer l'attitude de ses disciples. N'avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu'il eut faim ? Pourquoi aller chercher David ? Se couvrir avec un nom illustre ? Alléguer la jurisprudence ? Mais il ne dit pas : ne vous souvenez-vous pas de l'épisode ? Avez-vous oublié ? Il pointe plutôt le manque de sagacité de leur lecture, et l'imprécision de leur connaissance des Écritures, citant alors un petit passage du premier livre de Samuel rapportant l'épisode (1S 21, 2-7) ; n'avez-vous pas lu ? Lit-on jamais assez bien les Écritures ? Il déplace ainsi leur obsession de l'exactitude, et les appelle, non sans humour peut-être, à être moins vétilleux sur les comportements que judicieux et précis en matière de lecture et d'interprétation. Une invitation qui garde évidemment toute son actualité.
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