C’était un fils unique

Mardi, 24° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 7, 11-17)

C'était un fils unique, et sa mère était veuve. C'est assez pour dire l'intensité du drame. L'évangéliste, feignant de donner juste l'information, prend là la terrible mesure du malheur humain et de la façon injuste, incompréhensible, avec laquelle il frappe certaines existences. Il est des pensées religieuses où la souffrance est à proportion du péché, comme justifiée, et il faut expier. Pas avec Jésus. Devant tant d'infortunes humaines, il craque. Qui est ce Dieu incroyable qui, par amour, craque devant nos grandes misères. Il sait bien qu'un jour, évidemment, tout cela sera transfiguré. Mais à ce jour… Alors, il y va ! Il ne diffère pas. En vérité, en ressuscitant ce tout jeune homme, il commence à jouer là sa propre vie, et la donne. Il prend un risque incroyable, qui finira par le condamner.

A cette pauvre femme, il donne d'abord une parole, essentielle ; la parole en vérité qu'il a au cœur pour chacun d'entre nous : ne pleure pas. Nos larmes, même cachées, il les voit et ne s'y résout pas. Puis un geste. Il s'approcha du cercueil et le toucha. Le Christ n'est guère adepte du bluetooth, de la résurrection téléportée. Moins un geste de magicien qui opère son miracle qu'un Dieu qui laisse passer sa tendresse. Oui, jusqu'à la mort, il pose sa main sur nous. Et il ne nous lâchera pas.

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