Savons-nous l’adorer ?
Jeudi, 24° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 7, 36-50)
Et si nous étions un peu comme Simon ? Le Christ s'est fait si proche des hommes que beaucoup humainement l'estiment. On peut l'inviter facilement à sa table, de façon presque mondaine, histoire de discuter avec lui, mais sans rien engager de nos vies. C'est à coup sûr quelqu'un d'intéressant.
Savons-nous l'adorer ? Savons-nous encore nous prosterner devant lui, nous mettre à genoux ? Rien n'est plus contraire à l'esprit moderne. N'est-ce pas ce qui, dans l'islam, fascina Charles de Foucauld et quelques grandes âmes en quête de Dieu. Nos eucharisties, et c'est bien, sont des lieux de rassemblement. Sont-elles encore des lieux d'adoration ? Reconnaissons-le, nous perdons parfois le sens du sacré. Voyons-nous assez la miséricorde infinie et sacrée du Père dans l'humanité du fils ?
Jésus n'est pas qu'un aimable compagnon de table, il est aussi Seigneur. Se jeter à ses pieds n'est pas ridicule. La pécheresse de ce jour nous rend le sens de la vraie adoration chrétienne : un élan de foi vive qui nous plonge au sein de la Trinité. Pas une mécanique dévotionnelle, qui vise à écraser la petitesse de l'homme sous la grandeur de Dieu. L'adoration monte du cœur, baignée des larmes qui signent en nous la Pâque intérieure.
L'adoration : pas l'exigence terrible d'un Dieu réprobateur, mais le beau fruit de notre misère. Et donc, la mesure exacte donnée à Dieu pour nous envisager vraiment et nous aimer. En vérité, pour nous diviniser.
Simon n'avait pas bien affiné son regard : et nous ?
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