Sous le figuier
Lundi, 26° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 1, 47-51)
Émouvante rencontre que celle de Jésus et de Nathanaël ! L'homme s'avance. Et, débordant de tendresse et d'admiration quand il voit la pureté de son cœur, Jésus laisse alors paraître tout haut son émotion. Nathanaël s'en étonne. D'où me connais-tu ? dit-il alors à ce jeune rabbi qu'il n'a jamais vu.
Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. Un aveu de taille, touchant en vérité, et qui en dit long sur l'attention de Dieu. C'est donc que Jésus nous regarde, sous le figuier, avant même que nous nous avancions vers lui. Il nous voit, il nous envisage. Il contemple, au-delà de ce que nous en savons, la profonde et mystérieuse vie théologale qui est en nous. En nous, le plus petit ferment de sainteté ne lui échappe pas. Il nous espère. Et il le fait quand nous sommes sous le figuier, c'est à dire avant même le face à face. Quand, à l'écart, personne ne fait encore vraiment attention à nous. Au moment où nous ne posons pas, ni ne composons un visage pour la rencontre.
Du regard, Jésus fait donc effraction dans notre attente et nous précède, là où nous nous tenions à l'ombre de l'arbre ordinaire de nos vies, attendant quelque chose que nous savons à peine. Sous le figuier ! A l'endroit même où nous faisons parfois halte, juste pour reprendre haleine. C'est là aussi que les anges parfois nous visitent, les anges infatigables– quelle belle notation dans l'évangile de ce matin !- qui ne cessent de monter et descendre, comme des ascenseurs fous de la grâce ! Sous le figuier ! Sachons y faire halte. C'est là que, sur nous, Jésus jette son incroyable regard d'amour : car en nous, de chaque petite graine de bonté enfouie dans nos cœurs qu'il contemple, lui voit déjà les possibles grands arbres, frondaison et oiseaux.
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