La moisson est abondante

Samedi, 28° semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 10, 1-9)

La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux. La formule est devenue proverbiale, elle sert souvent, et à juste titre, de verset d'évangile de référence pour les prières pour les vocations. Elle sensibilise ainsi au manque de bras, à la crise du recrutement qui, aujourd'hui, n'affecte pas que le monde de l'enseignement, celui de l'hôpital ou de la restauration, mais aussi l'Église ! Il s'agit donc, comme le demande Jésus, de prier le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. Dont acte. Mais met-on assez d'espérance dans cette prière, teintée de mélancolie dès qu'on regarde les chiffres ? C'est de la pénurie d'ouvriers dont parle Jésus, mais pas du tout de la pauvreté de la moisson ! La moisson est abondante ! Prête-t-on assez attention au début de la formule ? Car il y a un maître de la moisson, il est encore question plus loin de sa moisson. Pénurie d'ouvriers certes, mais abondance de la moisson ! Bien sûr que sans ouvriers pour la récolter, la moisson périmera : mais la moisson est abondante. L'entendons-nous bien ? C'est dans cette certitude-là, assez mystérieuse en vérité, qu'il faut arrimer l'espérance, et trouver l'allant et l'engagement. Quand Saint Paul arriva à Corinthe, qui n'avait rien d'une ville sainte, le Seigneur lui parla en songe et le rassura : je suis avec toi et personne de s'en prendra à toi pour te maltraiter, car dans cette ville j'ai pour moi un peuple nombreux (Ac,18,10). Là ? Un peuple nombreux ? Qui l'eût cru ? Une chose après l'autre, donc. Pénurie d'ouvriers, certes ? Mais d'abord : bien voir que la moisson est abondante ! Et faire confiance à son maître, qui ne la laissera pas se gâter.

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