Plus coupables ?
Samedi, 29° semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 1-9)
Meurt-on tragiquement à proportion de notre péché ? Si seulement ceux à qui il arrive malheur étaient plus coupables que les autres ! Le mal ne serait plus énigmatique mais légitime. Et la religion une simple pré-distribution des mérites respectifs. Des cœurs s'insurgent contre cette logique comptable et, déboussolés par l'affaire des Galiléens, vont s'en ouvrir au Christ. Et Jésus voudrait bien leur en dire plus, leur parler déjà de la « communion des saints », de ce grand et bouleversant mystère dans lequel on ne sait jamais bien pour qui l'on vit et pour qui l'on meurt, surtout quand on donne sa vie, dans cet ultime face à face avec Dieu, qui arrive parfois de façon bien injuste ou imprévue. Il aimerait tant que nos bons récriminateurs du jour devinent qu'aux abords du Temple et un jour de Pâque, comme les Galiléens, c'est lui bientôt qui versera son propre sang en sacrifice. Pour l'heure, il en appelle à la conversion du regard, et nous supplie d'envisager autrement le monde et l'aventure humaine. Oui, nos malheurs n'ont ni sens, ni justification. Stériles, apparemment, comme le figuier de la parabole dans laquelle se résout tout le passage. Aucun sens ! Mais comme le demande ce bon vigneron qui tient ferme l'espérance, et dans lequel Jésus se laisse délicatement reconnaître, attendons donc la saison prochaine. Attendons le fin mot de l'histoire, celle des hommes et du monde. Jésus pensait-il alors à sa propre mort sur une croix ! Aucun sens, en effet. Est-ce à dire aucun fruit ?
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