Quand tu donnes une réception.
Lundi, 31e semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 14, 12-14)
Jésus bouscule les lois mondaines du bien recevoir. Sans doute taquine-t-il un peu son hôte, chef des pharisiens qui l’avait invité à dîner. Au risque de bafouer l’usage et de manquer aux manières ordinaires de la courtoisie, Jésus ne rendra donc pas l’invitation ! Il va même jusqu’à faire de l’entorse une règle de la vie chrétienne. Le potlatch n’est pas évangélique.
Que nos dons soient vraiment gratuits, et libres de tout calcul ! Aucun retour sur investissement à espérer ! Quoi de plus difficile en vérité, quand nous donnons, de ne pas y mettre l’escompte d’un petit bénéfice, sinon d’une invitation en retour, au moins d’une reconnaissance. Rabelais avait fait en son temps « l’éloge des dettes », sûr que les trop bons comptes ne font pas les bons amis ! Heureux monde celui où tous doivent à tous, sans possibilité de remboursement ! Donner à fonds perdus, bel idéal que le Christ nous assigne.
Et pourtant ? Rien n’est mystérieusement perdu, et tout sera « rendu à la résurrection des justes » ! La résurrection des justes, qui n’est donc pas qu’une affaire de réanimation des morts mais un grand moment, inimaginable, de rétribution universelle. Non, Jésus ne rendra pas l’invitation à dîner au pharisien, mais alors, le jour venu, qu’est-ce qui lui sera immanquablement rendu ?
"Quand tu donnes une réception" nous dit Jésus dans l'évangile du jour. Donner et recevoir dans la gratuité : n'y a-t-il pas là une expérience et une mise en oeuvre de l'amour trinitaire ?
RépondreSupprimerJean