Porter sa croix
Mercredi, 31e semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 14, 25-33)
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. Combien d’hommes et de femmes ont buté sur cette parole à première vue peu engageante. La croix fait peur, et notre époque, peu encline à l’ascèse et moins encore au dolorisme, se rebiffe naturellement contre une telle invitation. On veut porter bien des choses : porter beau, se bien porter, porter un tatouage ou même porter le voile, mais porter sa croix… L’expression sonne ringard.À quoi bon se résigner encore à supporter sa propre misère quand on nous présente partout des méthodes pour vivre mieux, plus zen, ou plus cool ? La croix, ce n’est pas très fun : il s’agira donc surtout de s’en alléger, pour ne pas dire de s’en débarrasser.
S’agit-il de cela ? Le Christ recrute-t-il donc des disciples d’un autre temps, prédisposés à un certain masochisme ? Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. En vérité, il s’agit moins d’une condition préalable que d’une promesse. Pas de disciple sans chemin, sur lequel marcher à la suite du Christ. Et pas de véritable chemin intérieur qui ne rencontre, au plus secret de notre vie, ce qui pèse sur elle, ce qui parfois l’écrase. Que dit Jésus ? Que ce poids-là, ce poids mort, nous pouvons le prendre, et le mettre lui aussi en mouvement. Le mettre lui aussi en chemin. De la croix, moins le fatalisme que le dynamisme ! Entendons bien !
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