Habileté des fils de ce monde
Vendredi, 31e semaine du Temps Ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 1-8)
Jésus prend-il le parti des filous ? A identifier le maître à Dieu, et des paraboles le suggèrent parfois, on est dérouté par la morale d’une histoire pas très catholique ! Ce gérant trompeur, le maître en fit l’éloge. Un comble ! De fait, il avait trouvé la bonne combine. Trafic d’écriture, faux et usages de faux, on n’est pas loin de la magouille avérée. Cet économe habile entame-t-il ici un chemin de sainteté ?
Qui sait ? Imaginons un brave homme qui doit gagner sa vie, dans un monde tel qu’il était déjà : un monde où l’argent est roi. Il fut un jour dénoncé (par qui ?) parce qu’il gaspillait les biens du maître : d’emblée, on est du côté de la finance ! De quelle nature était ce gaspillage, après tout ? Peut-être en redistribuait-il un peu aux plus pauvres ? Rêvons ! Le voilà menacé de licenciement par un bien plus riche et plus endurci que lui. Il joue alors son va-tout en spoliant le maître et en remettant généreusement leurs dettes à des débiteurs dont il se fera alors des amis. Pour le maître, qui ne connaît que les rapports de force et la malice, chapeau ! Joli coup !
Pour Jésus, ce gérant acculé s’est sorti d’un mauvais pas en pariant sur sa capacité à tirer le meilleur du pire, à changer la boue en or, comme disait Baudelaire, à convertir l’argent en amitié. Le tout, en remettant des dettes, ce qui en soi n’est pas sans valeur pour Jésus.
La morale ? En fils de lumière, plus encore qu’en fils de ce monde, soyons toujours résolument imaginatifs dans la charité !
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