Inclinaison divine

Lundi, 4° semaine de l'Avent

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 46-56)

Le cours de l’histoire soudain fut changé, et le monde n’en savait rien. Qui a mesuré ce qui s’est passé, ce jour-là, sur le perron de la maison d’Elisabeth ? La Visitation ! L’ultime épiphanie qui confirme Marie dans son « fiat ». Comme la vie nouvelle qui pousse en elle, si puissante, monte alors à ses lèvres, irrépressible, le chant du magnificat, pour célébrer l’accomplissement du salut et en dire la merveille.

Il monte en elle comme une eau jaillissante, et ses lèvres, comme son cœur, soudain débordent. Il s’est penché sur son humble servante ! C’est la toute première des merveilles, en elle la gratitude prend sa source. Elle libère à sa suite toutes les autres. Il s’est penché, dit ainsi joliment la traduction liturgique : émouvante inclinaison divine, qui laisse poindre, pour l’humain, une très bouleversante et très mystérieuse inclination. Le texte grec dit que, sur elle (epiblepo), il a dirigé intentionnellement son regard. Qui donc est ce Dieu qui baisse les yeux et, sur nous, sur nos pauvres misères, porte son regard. Pas pour jeter un œil, mais pour donner sa vie.

Tant de paroles inoubliables de Jésus dans l’évangile. Mais au long des chemins, combien de regards ! C’est le secret de Dieu : sur nous, sur chacun, porter son regard ! Le sentons-nous, ce regard, vers nous inlassablement incliné ?

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