Je ne vous dis pas

Lundi, 3° semaine de l'Avent

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 21, 23-27)

Jésus est juif et fort bon rabbi : il sait raconter des histoires et, comme dans cet échange, répondre à une question par une question ! Avec ces grands prêtres peu commodes qui veulent le coincer à tout prix, il joue fin ! Il joue à « Tel est pris qui croyait prendre » ! Et il gagne assez aisément la partie. C’est émouvant de voir Jésus jouer leur petit jeu, pas tant pour les confondre à leur tour (quoique…) que pour les en libérer. Ils voulaient le coincer, mais, dans leurs arguties et leurart de raisonner à des fins douteuses, c’est eux qui sont en vérité déjà terriblement coincés ! Eux, les grands sachants, comment les libérer ? Il les conduit ainsi à ne plus trop savoir. Heureuse fin de partie ! Il leur apprend à ne plus avoir de réponse. Car pour eux, toute réponse conduit au jugement, bien peu à l’amour. Parce qu’il les déboute un instant de toute certitude, non sans humour, il récupère une légitimité à ne pas leur répondre à son tour. Rétention bien pédagogique en vérité. Pas sur le mode : et ben moi non plus, je ne vous dirai rien ! Plutôt un dégagement que leur cœur devrait entendre. Qui suis-je ? De quelle autorité est-ce que je fais tout cela ? Si vous saviez… C’est que ma vérité ne sera jamais au dénouement d’une discussion serrée. La clé de mon mystère n’est pas au prix d’une enquête ni d’un interrogatoire. Vous voulez donc savoir de quelle autorité je fais cela ? Je ne vous réponds pas. Car ma réponse n’est pas au terme d’un raisonnement, elle est le fruit d’une rencontre.

Commentaires