Le premier ou le deuxième ?
Mardi, 3° semaine de l'Avent
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 21, 28-32)
Ils en sont bien convaincus : c’est le premier, de toute évidence, qui a fait la volonté du Père ! La morale est claire : mieux vaut faire que dire ! Et malheur à ceux qui disent mais qui ne font pas. Mais Jésus curieusement ne valide pas, fait un pas de côté et passe à autre chose. Publicains et prostituées viennent immédiatement brouiller l’évidence et on ne saura jamais vraiment la réponse de Jésus à sa question. Comment entendre son silence ? Apparemment, comme l’expression d’une évidence. Évidemment, c’est le premier ! Silence de confirmation ? Ou aporie, invitation à bien y réfléchir ? La volonté du Père, est-ce si simple ? C’est beau de ronchonner d’abord, de maugréer, de refuser même, et d’y aller ensuite. Avantage apparent à cette psychologie qu’on connaît bien. Mais c’est beau aussi de dire d’emblée « Oui, Seigneur ! », d’avoir cet immédiat sursaut d’amour que nos misérables vies, hélas, n’arrivent pas toujours à prolonger. Oui Seigneur ! C’est ce que va lui dire Pierre ! Et quand la Croix se profila, le brave Pierre n’y alla pas. Chacun sa misère. Où se grippe notre oui ? Où s’encastre notre non ? Il faut de tout pour faire une famille de fils ! Chacun butte sur son propre refus et met son oui là où il peut. Il n’est pas sûr que le père, s’il en est vraiment un, ait une préférence. Car c’est d’abord l’histoire d’un père, pas celle d’un vigneron aux prises avec deux de ses serviteurs. Lequel a fait la volonté du père ? Jésus a bien raison de réserver un peu la réponse.
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