Le soldat romain inconnu
Lundi, 1ʳᵉ semaine de l'Avent
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 5-11)
On ne saura jamais son nom. Il était centurion de l’armée romaine. A ce moment inouï de l’histoire du monde, lui aussi était dans les parages de Jésus. En Palestine donc, avec sa centurie où, en bon officier qu’il était, il prenait soin de ses gars, une petite centaine de soldats, et aussi de quelques serviteurs. On imagine un homme bon, juste, un de ces anonymes à la vie ordinaire dont personne ne remarque bien la profondeur de cœur. C’est son cœur justement, boussole invisible de son existence, qui l’avait conduit jusqu’à ce jeune rabbi dont il devait pressentir le mystère. En outre, il y avait urgence ; son serviteur est malade. Pour son propre compte, il ne se serait peut-être pas dérangé…
Quelques paroles échangées entre lui et Jésus. Rien de bien exceptionnel en vérité, mais à travers les mots simples de cet homme qui n’est même pas juif, on est, comme Jésus, bouleversé par la beauté de l’intercession dont il est capable et par la foi incroyable dont il fait montre. Un saint qui s’ignore, comme souvent. Dis seulement une parole ! Pas tant la requête d’un mot magique et guérisseur, mais une soif intense de parole. Car la vraie parole guérit, et cet homme en pressentait la source. Avant qu’il ne lui rende publiquement hommage, Jésus a dû faire sur lui un long arrêt du regard, très ému. Oui, quel beau moment d’évangile que celui où l’on surprend Jésus en flagrant délit d’admiration !
Derrière le visage du soldat romain inconnu, combien de visages déjà ont fait et feront encore l’admiration de Jésus ?
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