Quelques petits poissons
Mercredi, 1ʳᵉ semaine de l'Avent
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 15, 29-37)
Asseyons-nous un instant à côté de Jésus, tout au sommet de la montagne. Que regarde-t-il et à quoi pense-t-il ? Il voit le monde d’abord. Ce beau lac de Galilée en contrebas, les collines alentour, le désert à l’horizon. Comme il a dû s’arrêter souvent en contemplation devant cette création qui n’a pas de secret pour lui mais qu’il regarde avec un œil clair et ouvert comme personne. Il voit les hommes ensuite. Cette grande foule qui vient à lui, ambassadrice de notre pauvre humanité dont elle décline toutes les misères : boiteux, aveugles, estropiés, muets : elle est bien longue la liste de nos infirmités. Ses mots alors prennent du poids : Je suis saisi de compassion pour cette foule. Rien d’une petite sympathie passagère et facile, mais la grande sollicitude de Dieu pour les hommes !
Les hommes donc : que faire pour eux quand on est Dieu, sinon répondre d’abord à leur besoin le plus immédiat, et les nourrir. Dieu ne veut renvoyer personne à jeun ! Quelle attention ! Quel réalisme ! Qui donc est Dieu pour se soucier ainsi de l’homme ? La multiplication des pains, en un sens, s’impose à lui pour des raisons humaines, et pas seulement théologiques, pour anticiper l’eucharistie. Il prend alors les pains, comme s’il lui fallait partir de nos modestes restes. Mais il prend aussi, détail assez émouvant, les « quelques petites poissons ». Comme un reste du reste. Savons-nous bien donner à Dieu les sept pains que nous avons encore, mais aussi ces quelques petits riens dont lui peut tirer beaucoup ?
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